Inquiétant : Les ministres veulent réduire considérablement le rôle des commissions sectorielles de passation des marchés publics

Lors du dernier conseil des ministres du 09 février, plusieurs ministres ont proposé la suppression d'une grande partie des prérogatives des commissions sectorielles de passation de marchés publics. Ces ministres veulent aller vers un système où le ministre décide tout seul de l'entreprise avec laquelle il veut travailler sans aucune contrainte légale.  En gros faire du gré à gré ou ordonner à la commission de passation de consulter, attribuer des marchés à qui il veut. Les débats ont été animés et la décision a été reportée.


Si cette réforme est adoptée ça serait une régression notable pour le pays !!

Malgré ses imperfections, les textes qui régissent la passation des marchés actuellement sont corrects, à  condition de les appliquer et de mettre les hommes qu'il faut aux places qu'il faut. 

Que l'état des infrastructure soit désastreux n'est pas la faute des textes. Mais plutôt la faute des hommes de passation, de contrôle et de  régulation des marchés publics. Ils attribuent les marchés à des entreprises qui n'ont pas réellement les capacités techniques et financières requises.
Ces responsables administratifs impliqués dans les procédures de passation se laissent tromper facilement par les entrepreneurs véreux qui font toute sorte de falsification de documents pour justifier leurs capacités.

Que le quatuor Zeyne El Abdine, Ould M'Haimid, Ould Jeylani et Ould Mohamed Saleh s'organisent en bande pour avoir les travaux et le contrôle de la route N'Diago Keurmecein en toute illégalité n'est pas la faute des textes et des institutions mais bien celle des hommes.

Que Ould Jeylani donne le marché au plus offrant n'est pas la faute de la procédure mais bien de l'homme.

Que l'ARMP ne soit qu'une chambre d'enregistrement n'est pas la faute de l'institution mais bien que ses membres ne s'intéressent qu'aux marchés pour les quels ils sont motivés financièrement.

Supprimer les commissions de passation des Marchés serait une grande erreur dont le pays payera le prix. Ça nous ramènera à la période Ould Taya où la gabegie était le mot d'ordre. Et  on en connaît les conséquences : chaque responsable pensait que le budget de son administration était le sien et il en usait et abusait.

Déjà qu'avec le système actuel et toutes ses barrières théoriques, les responsables des projets se servent sans aucune gêne au dépend des réalisations sur le terrain. Imaginez que le gouvernement lève les semblants d'obstacles actuels et qu'on laisse les prédateurs sans contrôle. Ils agiront sans retenue tout en se cachant derrière le respect des textes.





La suppression du rôle à priori de la commission nationale de contrôle des marchés publics est compréhensible pour alléger les procédures et gagner du temps dans la passation. Elle faisait doublon avec le travail des commissions sectorielles, ce qui ralentissait l'exécution des projets tout en donnant un grand pouvoir à  son président. Et si par malheur, ce dernier est de la trempe de Ould Jeylani qui a pour méthode de travail de monnayer la validation des dossiers, les dégâts sont énormes.

Ce qu'il faut, c'est plutôt améliorer les procédures actuelles en bouchant les failles par lesquelles les fonctionnaires véreux passent le plus souvent. Aussi, renforcer les commissions sectorielles et que l'ARNP assure pleinement son rôle. Et le plus important c'est le choix des Hommes ainsi que l'application des sanctions en cas de forfait. C'est la seule manière d'aboutir à des projets exécutés convenablement.

J'interpelle donc le Président de la République et le premier Ministre  pour refuser cette réforme qui va à l'encontre de l'intérêt général et donne un pouvoir abusif sur les projets, et donc sur les budgets, aux ministres et aux responsables des projets.

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