L'affaire de l'échangeur de Hay Essaken est un scandale de plus dans la longue liste de ceux du Ministère des transports et de l'équipement, un des foyers de corruption les plus actifs.
Qu'est ce qui s'est passé ? Des mauritaniens ont utilisé une entreprise chinoise "Yonda" qui n'a pas de lien de près ou de loin avec les travaux pour soumissionner. Ils ont trafiqué toutes les attestations, y compris la garantie de soumission et la garantie de l'avance de démarrage. Elle a remporté le marché pour un montant de 1,6 milliards d'ouguiyas environ. L'objectif pour la bande est de toucher l'avance de démarrage et ensuite disparaître, vu que la garantie qu'ils ont déposée est fausse.
Aujourd'hui, le nouveau Ministre des transports, Moctar Ahmed Yedaly, nous fait une sortie pour dire que le contrat de l’échangeur avec l’entreprise chinoise Yonda a été résilié. Il a de l'humour le nouveau Ministre, le contrat est résilié de facto car l'entreprise a abandonné le chantier et ses références sont fictives.
Comment un Ministère peut se faire avoir aussi facilement alors qu'un simple coup de fil à l'ambassade de Chine aurait pu éviter cela ??
L'affaire est présentée comme une arnaque faite par un chinois qui s'est enfuit. Mais soyons sérieux deux minutes !! Comment peut-on imaginer un seul instant que cette affaire se soit passée sans des complicités au sein du Ministère et tout au long du processus de passation ?
Il y a des responsables qui sans leur aval, ceci ne se serait jamais passé :
Mohamed Mahmoud Ould M’Haimid : Ex ministre des transports. Pourtant chaque semaine il avait une sortie médiatique pour nous rassurer sur l’avancement des travaux. Et ce n’est pas faute de vous avoir prévenu de la dangerosité du Monsieur sur nos projets d’infrastructures. Evidemment qu’il ne sera pas inquiété, il a une relation d’alliance avec le Président Ghazouani.
Moctar Ahmed Yedaly : Actuel ministre des transports et secrétaire général du même Ministère lors de la passation du marché.
Brahim Ould Ahmed Ethmane : Président de la commission des marchés du Ministère des transports. Sa seule compétence est qu’il est de l'Assaba. La commission de passation du Ministère est un fief de la gabegie.
Ould Jeilani : Président de la commission de contrôle des marchés publics. Sa commission a tout validé. Et pourtant nous le voyons régulièrement refuser des attributions pour des choses insignifiantes. Je le répète : tant que ce Monsieur ne sera pas neutralisé, la passation des marchés sera toujours un problème et nous continuerons à en payer le prix.
Bureaux de contrôle CIRA/SGIE : Ils n'ont jamais contrôlé d'échangeurs et ils avaient remporté le marché on ne sait comment. S'ils avaient de l'expérience et qu'ils avaient mis des ingénieurs qui connaissent les échangeurs, ils auraient descellé l'arnaque rapidement.
Quand est-ce que ceci va s’arrêter ? Comment sommes-nous arrivés au point où une personne peut organiser cette affaire en étant sûr qu'elle va réussir ? Les réseaux de corruption sont toujours présents et connus de tous avec leurs relais au sein du Ministère, mais nous sommes sûrs qu'ils peuvent dormir en toute quiétude, ils ne seront jamais inquiétés, comme à l'accoutumée.
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