Sahraoui vient de mettre la main injustement et illégalement sur un marché sensible de 2,5 milliards d'ouguiyas environ avec la complicité de Ould Jeilani, président de la Commission Nationale de Passation des Marchés Publics, et son homologue de l'Autorité de Régulation des Marchés publics, Ould Tebakh.
Le marché en question est "Travaux d’extension du dépôt des produits pétroliers liquides de Nouakchott et réhabilitation de certaines de ses composantes pour la SMH".
L'ouverture des offres s'est déroulée le 16/09/2021 et les manœuvres ont commencé dès lors. A l'ouverture des offres, les deux entreprises les moins-disantes étaient :
- Groupement BTB/MCE pour un montant de 63.942.931 MRU + 3.549.712 EURO. BTB est une entreprise turque et MCE est l'entreprise de Sahraoui, une des personnes qui ont le plus profité de la décennie de Aziz (deal de l'aéroport Oum Tounsi et ses conséquences désastreuses...).
- Global Construction Afrique : Entreprise de travaux burkinabée pour un montant de 6.159.670 EUROS + 5241 MRU.
Le procès-verbal d'ouverture montrait que la garantie bancaire de BTB/MCE n'était pas conforme, ce qui est évidemment éliminatoire. Mais cela n'a pas été pris en compte pour éliminer le groupement BTB/MCE. La sous-commission d'évaluation s'était justifiée par le fait qu'elle s'était trompée. Soit, passons.
La sous-commission d’évaluation a ensuite procédé à l'étude des offres techniques et financières des soumissionnaires. Elle a trouvé que le groupement BTB/MCE n'était pas le moins-disant mais c’est bel et bien l'entreprise Global Construction Afrique qui l’était. En effet, BTB/MCE n'était plus le moins-disant après correction des erreurs arithmétiques des offres financières. La correction des erreurs arithmétiques est obligatoire.
Elle a ensuite rédigé son procès-verbal et l'a transmis à la commission de contrôle de Ould Jeilani pour validation, conformément à la procédure. Cette dernière s'est fendu d'un argument des plus ridicules pour refuser l'attribution du marché à Global Construction Afrique, comme le montre le procès-verbal suivant:
Ould Jeilani a refusé la correction arguant que le marché était forfaitaire et que les corrections arithmétiques ne devaient pas se faire. Ce qui est contraire au code des marchés publics et aux instructions aux candidats du DAO, comme le montre le document suivant issu du DAO :
La sous-commission d’évaluation, se voyant impuissante face à la pression mise par Ould Jeilani, a laissé tomber et a finalement décidé de donner le marché à Sahraoui.
Global Construction Afrique a ensuite déposé un recours au niveau de l'Autorité de Régulation des Marchés Publics présidée par Ould Tebakh. Cette dernière n’a pas changé la décision d'attribution du marché à Sahraoui malgré l’injustice flagrante que l'entreprise burkinabée a subie. Pourtant l’autorité devait être garante de la légalité de la passation. Mais, Ould Tebakh n'est pas insensible lui non plus aux millions de Sahraoui.
Global Construction Afrique, voyant tout cette machine de corruption et de connivence entre un des hommes les plus riches du pays et des fonctionnaires dont la corruption est inversement proportionnelle à l'image d'honnêtes hommes qu'ils véhiculent, a décidé de porter l'affaire au niveau de la cour suprême. Cette dernière représente le dernier recours qu'à cette entreprise face à la machine infernale de corruption et décrédibilisation de nos institutions.
Le procédé utilisé par Sahraoui est classique. Il fait une erreur dans les calculs pour s’afficher le moins-disant lors de la séance d’ouverture. Il fait le forcing à coups de dizaines de millions pour la commission de contrôle et l’autorité de régulation. Au bon milieu de l’exécution, il arrête les travaux disant que le montant n’est pas suffisant. La SMH, dos au mur, sera alors obligée de signer un avenant, et le tour est joué.
Après l’affaire de la SOMAGAZ où la machine de corruption s’était illustrée avec une entreprise sénégalaise, voici une deuxième affaire qui risque de défrayer la chronique dans les médias africains. Le marché est très sensible au niveau de la sécurité (dépôts d’hydrocarbures) et Sahraoui n’est pas connu pour son sérieux et ces chantiers ne se terminent jamais. Ould Jeilani et Ould Tebakh portent la responsabilité de toutes les conséquences de cette affaire.
La cour suprême doit statuer prochainement sur cette affaire et elle a la responsabilité de réparer cette injustice et sauver la face de nos institutions, mises à mal ces dernières années par un ensemble d’affaires plus scandaleuses les unes que les autres.
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