Le bureau d'études CIRA et le contrôle des travaux de l'AEP de WALATA

Dans le scandale du projet de l'AEP de Walata que nous avons relevé il y a 3 mois (Zein El Abidine s'offre illégalement le marché d'adduction d'eau de la ville de Oualata (khlawna.blogspot.com), on  indiquait que Mohamedou Ould Hanena, Directeur du projet, allait favoriser le bureau d'études malien CIRA pour le contrôle des travaux. Ould Hanena, après avoir donné illégalement le marché des travaux à BIS TP l'entreprise de Zeyn El Abidine, ne pouvait se permettre d'avoir un bureau de contrôle qui ne soit pas complice. 

Et ce qui s'est passé ! L'évaluation des offres techniques a eu lieu et nos prévisions se sont confirmées : CIRA a été classé premier dans l'évaluation technique avec une grande avance sur les autres bureauxCes derniers comptent parmi eux des bureaux beaucoup plus expérimentés que CIRA et particulièrement en matière d'eau.

Nous nous sommes procuré la DP (Demande de Proposition) de la mission de contrôle élaborée par Mohamedou Ould Hanena, directeur du projet Dhar. Après analyse de la DP, les spécialistes de passation de marchés ont relevé les lacunes suivantes qui ont permis à Ould Hanana de favoriser le bureau CIRA :

  • L'absence d'une note pour les références spécifiques.
  • Le manque de détails sur les références spécifiques minimales demandées aux experts (longueur et diamètres des conduites d'eau requises ainsi que les autres caractéristiques des composantes du projet : pompage, réservoir d'eau...).
  • L'absence des profils (spécialisations) sur les 10 surveillants des travaux qui valent 20 points sur 100 dans l'évaluation technique. Vous pouvez voir dans l'image suivante issue de la DP que tous les profils sont précisés sauf pour les surveillants. 

  • La méthodologie et le planning de travail comptent 20 points sans préciser la répartition des points. Pire encore, la DP n'aborde pas la compréhension et les critiques des TDR ainsi que le planning des experts.

Sur une évaluation de 100 points, les deux derniers éléments valent 40 points. Mohamedou Ould Hanena a volontairement laissé les critères imprécis afin de lui laisser toute la latitude pour favoriser son poulain et partenaire CIRA. Il ne lui a donc fallu que de donner à CIRA les critères qu'il fera valoir pendant l'évaluation et qu'il imposera aux évaluateurs de la commission d'évaluation et le tour est joué sans que personne se doute de la manœuvre. Raison pour laquelle, seul CIRA a proposé les profils exacts avec les bons critères occultés sciemment par Ould Hanana dans la DP et il a donc pu distancer tous les concurrents.

ESABR, un des bureaux participant vient de porter réclamation contre cette évaluation auprès l'autorité de régulation des marchés publics. Cette dernière, ultime rempart contre irrégularités, ne devra pas laisser passer ce type de dossiers quelques soient les raisons.


Enfin, nous nous demandons comment un dossier avec de telles lacunes qui peuvent fausser grandement la concurrence a pu être validé par la commission sectorielle de l'hydraulique et de l'assainissement ainsi que par la commission de contrôle des marchés publics ?

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