Les pratiques douteuses des bailleurs de fonds en Mauritanie

La Mauritanie fait appel aux différents bailleurs pour ces projets de développement. Ces montants colossaux mobilisés sont des dettes et ne sont pas des dons et seront remboursées avec les intérêts par les futures générations.

Ces bailleurs se comportent comme si ces prêts ne seront jamais remboursés. De ce fait, ils se livrent à des pratiques contraires aux réglementations locales et internationales de passation (favoritisme, corruption...). Voici quelques exemples qui montrent cela. 

Les responsables techniques du FADES sont intervenus pour imposer des "entrepreneurs amis" ainsi que le bureau d'études tunisien STUDI pour le contrôle d'un lot de la réhabilitation de la route de Boutilimit-Aleg alors qu'il été éliminé et distancé techniquement par les autres bureaux à l'issue de l'évaluation. Ce favoritisme et ces vulgaires interventions ont eu un impact direct sur la qualité et le délais des travaux dont souffre les citoyens qui prennent la route de l'espoir devenu la route du désespoir. 


Les fonctionnaires techniques du FADES ont aussi totalement modifié l'ordre des entreprises de travaux  remportant les six lots de la route Tidjikja-Selibaby. Ils en ont éliminé certaines pour mettre à leur place leurs entreprises partenaires. Ils ont aussi imposé la short list pour les bureaux de contrôle sans aucun type de passation ni concertation avec l'administration mauritanienne. 

Actuellement l'affaire de la short list de l'AEP de Nouadhibou où Ali Belhadj tente d'imposer ces généreux amis CIRA et ESABR dont nous avons déjà parlé ici : https://khlawna.blogspot.com/2022/02/aep-de-nouadhibou-les-magouilles-du.html

Le lobby des techniciens tunisiens du FADES est connu par toutes les administrations mauritaniennes qui ont eu affaire avec ce bailleur. 

Du côté de l'AFD avec son programme RIMDIR (volet énergie) qui a un budget global de 8 millions d'euros dont 4 millions pour l'assistance technique, ce qui présente 50% du financement, l'assistance technique reviendra au bureau français GINGER qui avait réalisé l'étude avec l'ONG GRET connue pour ses méthodes de détournement. Il ne reste donc que 50% du budget pour les travaux et ce seront aussi confiés à des entreprises européennes avec des critères discriminants pour les autres nationalités. Dans des projets ordinaires, l'assistance technique ne représente qu'un maximum de 10% du budget global.

Dans la qualification, tous les grands bureaux étrangers spécialisés en énergie ont été éliminé par l'AFD et ils ont retenu seulement 2 bureaux français qui ne sont pas forcément les meilleurs en matière d'énergie. GINGER a arrosé une grande partie des hauts fonctionnaires du ministère de l'énergie mauritanien pour préparer son coup pour l'assistance technique.

Le volet aménagement hydraulique est assuré par agence de coopération belge ENABEL qui suit le même procédé que l'AFD. Sauf que le choix se portera évidemment sur les entreprises belges. 
Il est à noter que ces agences de coopération n'ont aucun compte à rendre aux autorités ni aux commissions de passation pendant l'exécution des marchés. 
Ces pratiques ne sont pas exclusives aux bailleurs cités plus haut, même si la palme d'or revient au FADES suivi de près par les bailleurs de fonds occidentaux. 

L'administration mauritanienne est soumise totalement aux méthodes des responsables techniques de ces bailleurs sous prétexte que les règles du bailleur priment sur celles du pays. Nous pouvons comprendre qu'il y ait compromis entre les règles du bailleur et celles du pays mais ce qui est appliqué actuellement ce sont les dictats des fonctionnaires techniques des bailleurs qui ne servent que les intérêts particuliers de ces derniers. Ces pratiques combinées avec la mauvaise gestion de l'administration mauritanienne expliquent en grande partie la faiblesse de l'impact positif des projets sur le terrain, malgré un endettement toujours plus important.
  

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