Marché de la SMH : Sahraoui nous fait la totale

Je vous relatais en 2022 l'affaire du marché des travaux d'extension du dépôt des produits pétroliers liquides de Nouakchott et réhabilitation de certaines de ses composantes pour la SMH que Sahraoui, à travers son entreprise de travaux MCE (Mauritanienne de Construction et d'Equipement), avait obtenu illégalement et illégitimement. Il avait sorti les grandes manœuvres auprès de Ould Jeilani et Ould Tebakh pour usurper ce marché de 2,5 milliards d'ouguiyas. Je vous suggère de relire l'article     afin d’apprécier pleinement ce qui va suivre.

La SMH avait lancé un marché de travaux pour l’extension de leur dépôt d’hydrocarbures à Nouakchott en 2021. Un marché hautement important et sensible au niveau de la sécurité.

L’entreprise burkinabé Global Construction Afrique avait été attributaire du marché car elle était la moins disante et avait son dossier complet, ce qui n'était pas le cas de MCE. MCE avait fait un groupement avec l’entreprise turque BTB. MCE s’occupant de la partie génie civil et l’entreprise turque BTB du reste, ce qui correspond à la partie la plus sensible des travaux. Le groupement  BTB/MCE n’avait pas présenté de caution bancaire et n’était pas le moins disant. Sahraoui avait alors sorti le grand jeu auprès de Ould Jeilani et Ould Tebakh pour s’octroyer le marché.


La commission sectorielle d’évaluation avait attribué par 2 fois le marché à Global construction Afrique mais Ould Jeilani avait refusé le verdict sans raison valable. Le dossier était allé à l’ARMP et son président Ould Tabalkh n’avait pas rétabli cette grave injustice. L’entreprise burkinabé avait alors déposé un recours à la cour suprême et ce recours avait eu le même sort que celui auprès de l’ARMP. 


L'affaire a été oubliée et Sahraoui pensait continuer son forfait en toute impunité. Mais de nouveaux éléments ont fait surface qui démontrent l'ampleur du braquage et le vice de ses acteurs.


En effet, on vient de découvrir que l’entreprise turque BTB n’a jamais eu l’expertise ni les références pour être qualifiée pour ce marché. Pire ! C’est une petite entreprise de plomberie turque que Sahraoui a utilisée pour monter son offre et lui a falsifiée tous les documents nécessaires pour passer la qualification technique. Comme il sait que ça passera au niveau de toutes les commissions et de la cour suprême grâce à son atout magique (💵💵💵), il ne s'était pas gêné. Vu le professionnalisme du montage, Sahraoui ne devrait pas être à son premier coup.


Sahraoui a donc monté son coup avec une  technique simple et efficace. Il falsifie le dossier administratif, il corrompt ce qu’il peut, et une fois le marché gagné il installe le chantier. Ensuite il prend en otage la SMH car cette dernière est pressée et l’administration ne veut pas avouer qu’elle a failli. Elle est donc prête à toutes les concessions, surtout que Ould Jeilani et Ould Tabakh sont complices et sûrement d'autres personnes influentes du sérail. 


L'entreprise turque BTB logiquement absente, Sahraoui a fait appel à l'entreprise marocaine STROC, spécialisée dans les travaux industriels pour s'occuper de la  partie des travaux sensible, le tout avec le silence honteux et complice de la commission de contrôle des marchés publics, de l’autorité de régulation des marchés publics et de la cour suprême. Le travaux sont actuellement en cours d'exécution.


Le comble est que MCE a lancé en septembre 2023, publiquement et sans vergogne, un appel d'offres pour la sélection d'une entreprise d'électricité pour s'occuper de la partie électrique du projet comme le montre la capture d'écran de l'annonce que MCE a publié sur le site www.beta.mr :

L'annonce ne donne pas trop de détails sur la nature du marché et des travaux afin d'éviter d'attirer l'attention. 


Vous avez ici un cas d’école de la corruption et des manoeuvres de nos hommes d’affaires « patriotes » font pour rafler tout ce qui bouge, sans mérite, au détriment de nos infrastructures et de la réputation de notre pays. Il ne faut donc pas s'étonner que les entreprises étrangères crédibles ne veulent plus investir en Mauritanie,  et que nos infrastructures soient dans un état lamentable.

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