Nouadhibou n'est pas prêt d'avoir de l'eau

Nouadhibou, depuis toujours en proie à la pénurie d'eau, se trouve confrontée à un problème crucial : le projet d'adduction d'eau de la ville à partir de la nappe de Boulenouar, financé par un prêt faramineux de l'État de 80 millions de dollars , peine à avancer. Malheureusement, un an après son lancement, le projet stagne, risquant ainsi de devenir une tragédie pour la population de la ville.



Les acteurs du projet semblent être dans un état d'inaction alarmant. La coordination du projet est particulièrement inefficace, étant composée de personnes placées pour des raisons politiques plutôt que pour leurs compétences. Les bureaux de contrôle sont aux abonnés absents. AFRECOM qui contrôle deux lots à un personnel incompétent et brille par son absence sur le terrain.  CIRA/SGIE, un des bureaux qui ont fait le plus de mal à nos infrastructures et principal acteur du scandale de l'AEP d'Aftout Echergui, entre autres, n'est intéressé que par le racket des entreprises de travaux tout en négligeant sa mission de suivi.

 

Les entreprises chargées des travaux ne respectent ni les échéances ni leurs engagements. Après une année, le projet n'a progressé qu'à hauteur de 15 %, en grande partie à cause du profil peu fiable des entreprises impliquées. La période prévue pour les travaux est de 24 mois. L'entreprise AGRINEQ, habituée au pillage des deniers publics, n'a pas progressé malgré son contrat de 12 milliards d'ouguiyas. L'entreprise COMEQUIP n'a même pas posé un tuyau alors qu'elle est chargée de la pose du réseau de distribution de la ville. Ceci soulève des questions sur le processus d'évaluation ayant attribué un marché d'un milliard d'ouguiyas à une entreprise cartable aussi peu performante que COMEQUIP. L'entreprise chinoise SINOHYDRO, avec un contrat de 8 milliards d'ouguiyas, semble avancer un peu mieux que les autres, bien qu'à un rythme très lent.

 

Le Ministère doit intervenir rapidement pour éviter que le projet de Nouadhibou ne suive le même chemin que celui d'autres projets hydrauliques comme Aftout et Dhar, Nouakchott, etc. où malgré des investissements massifs, l'accès à l'eau potable reste un défi majeur. Il est urgent donc de procéder à un nettoyage parmi tous les acteurs impliqués dans le projet, les entreprises, les bureaux de contrôle et la coordination du projet.

Commentaires

  1. Une équipe de l'UGP de projet composée d'un personnel incompétent a des résultats mitigés sur l'état d'avancement du projet et sur les objectifs fixés à temps réel. C'est le cas de la plupart des projets dans nos pays. Des recrutements et sélection des entreprises non méritantes. De Faustin Mvogo Obama . Consultant International Spécialiste en Passation des Marchés, Cameroun.

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