La SOMELEC, pilier essentiel du secteur énergétique en Mauritanie, traverse une crise sans précédent. Une réforme mal conçue, une gestion discutable et des recrutements hasardeux ont plongé l'entreprise dans une spirale inquiétante. Au cœur de ce fiasco : Cheikh Abdallahi Ould Baddah, dont le passage à la tête de la société a laissé l’entreprise dans une situation très difficile.
Ould Baddah : Un naufrageur à la tête de la SOMELEC
Présenté comme un ingénieur compétent à son arrivée, Ould Baddah s’est rapidement illustré par une gouvernance calamiteuse. Son premier fait d’armes ? Un recrutement massif de directeurs, sous-directeurs et coordinateurs, non pas sur la base du mérite, mais par leur proximité avec des personnalités influentes. Résultat : une armée de cadres parachutés, sans compétence ni utilité, qui siphonnent les finances de l’entreprise tout en paralysant son fonctionnement.
Les conséquences sont accablantes : les projets sont bloqués, les comptes sont exsangues et l’entreprise est incapable de remplir sa mission. Qui peut citer un seul projet achevé sous sa gestion ? Aucun.
La fin de la méritocratie
Autrefois, l’évolution au sein de la SOMELEC était conditionnée par la compétence et l’expérience. Avec Ould Baddah, cette logique a été remplacée par le favoritisme et le népotisme. Les cadres compétents ont été écartés au profit de nominations arbitraires, sapant la performance de l’entreprise et minant le moral des équipes.
Une gestion financière opaque et des soupçons d’enrichissement personnel
La gestion financière de l’ex-DG suscite également des interrogations. Il aurait systématiquement privilégié les paiements aux entreprises étrangères, laissant les fournisseurs locaux en difficulté. Des informations font état d'accusions immobilières en Espagne et en Turquie, contrastant avec l’image d’intégrité que l’ex-DG tente de projeter.
Nommé cette année à la tête de Taazour, Ould Baddah y applique les mêmes méthodes. Il a mis en place une commission de passation contrôlée exclusivement par lui, lui permettant d’attribuer les marchés à ses partenaires privilégiés. Il reproduit ainsi, sans scrupule, le modèle qui prévaut à la SOMELEC.
Une réforme précipitée aux conséquences inconnues
La restructuration de la SOMELEC, censée moderniser l’entreprise, a finalement aggravé ses difficultés. La séparation entre la société mère et ses trois filiales a été mal pensée, générant conflits de compétence et frustrations, notamment entre l’actuel Directeur Général et les responsables des filiales. Sur le plan financier, la situation est alarmante : la SOMELEC est aujourd’hui surendettée, de nombreux fournisseurs restent impayés et un éventuel renflouement par l’État semble inévitable.
Dans les prochains volets de ce feuilleton de la SOMELEC, nous reviendrons en détail sur les projets inachevés et les dysfonctionnements structurels qui menacent l’entreprise.
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