IDINI : La vente au détail d'un grand projet vital

Le projet de réhabilitation des infrastructures d'Idini vise à renforcer le réseau d'eau de Nouakchott en utilisant la nappe d'Idini, avec un budget de 70 millions de dollars. Avec les problèmes d'eau que connait la ville de Nouakchott, ce projet est important car il renforce les capacités d'Idini qui alimente la capitale. L'ingénieur conseil MERLIN/TAEP, un groupement franco-koweïtien, a été sélectionné pour le contrôle des travaux. 



Une fois le bureau de suivi sélectionné, le responsable du projet, Oumar Kane, a commencé les manœuvres pour l'exécution de son plan que l'on peut résumer par : "la vente en détail rapportera toujours plus que la vente en gros". Initialement conçu comme un projet unique pour être exécuté par une grande entreprise, Kane a décidé de le diviser en plusieurs lots, comme indiqué dans le programme du ministère de l'hydraulique récemment publié. Il faut savoir qu'exécuter le projet en plusieurs lots coûtera forcément plus cher pour l'État que le faire en un seul lot. Mais ceci Oumar Kane n'en a cure.


Programme du projet Idini


Cette division en quatre lots poursuit plusieurs objectifs pour le chevalier de la soif Oumar Kane :


1- Éliminer les grandes entreprises sérieuses, peu intéressées par les projets modestes, au profit des petites entreprises avec qui il est plus facile de faire affaire. Surtout il y en a plusieurs qui sont des entreprises locales habituées à la prédation des deniers publics (BIS TP, AGRENEQ, ERB...). Kane est un coutumier du fait. Le réseau d'adduction d'eau de Nouakchott avait eu droit à la même stratégie de morcellement par les deux chevaliers de la soif Ebba Vall et Kane et vous en subissez encore les conséquences au quotidien.


2- Accélérer les appels d'offres pour permettre à Kane de recevoir les dessous de table rapidement. L'appel d'offres du premier lot du projet a été lancé à la hâte il y a quelques jours.

Avis d'appel d'offres pour le premier lot du projet


3- En optant pour le lancement en premier des réservoirs, Kane poursuit un objectif plus vicieux qui est celui de tromper son hiérarchie et la population. Avec les problèmes d'eau qu'a connu la ville de Nouakchott l'année dernière, Kane sait que le gouvernement est sous pression et qu'il a besoin de montrer des résultats visibles aux yeux de la population. Et quoi de plus visible que des grands réservoirs en béton ? Mais Kane sait pertinemment que des réservoirs sans le reste des infrastructures, et donc sans eau, ne servent à rien. Mais cette manoeuvre lui permet de faire passer son plan en le présentant comme une idée de génie alors que ses visées sont autres. 


Dans notre premier article sur le chevalier de la soif Oumar Kane, nous avons dénoncé son influence néfaste  sur les projets d'eau, et qu'il était un outil par lequel les responsables s'adonnent "intelligemment" au détournement des fonds publics. Voici un exemple concret illustrant nos affirmations. Nous aurons l'occasion de revenir sur toutes les méthodes de détournement que Kane emploie.


il est étonnant que le Ministre de l'hydraulique et son Secrétaire général aient laissé passer une telle manœuvre, d'autant plus que les résultats sont connus d'avance. 


Enfin, je m'interroge sur la raison pour laquelle Kane continue de diriger le projet d'Aftout Essahli alors qu'il est le premier responsable, après son mentor Ebba Vall, des problèmes d'eau de la ville de Nouakchott. Serait-il le gardien du temple de la corruption au sein du ministère de l'hydraulique ?


Si le Président de la république souhaite que ce projet aboutisse et soit bénéfique pour les populations de Nouakchott, il doit annuler la procédure d'appel d'offres en cours pour les réservoirs et lancer le projet dans son ensemble en un seul lot afin de sélectionner une seule grande entreprise capable de l'exécuter homogènement et avec la qualité requise, tout en faisant des économies d'échelle pour l'État.

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