L'Arabie Saoudite a fait un don de 55 millions de dollars pour la construction de l'hôpital universitaire du roi Salmane à Nouakchott. La procédure de sélection du bureau de contrôle des travaux a été lancée en 2021 et une liste de bureaux saoudiens avec leurs partenaires étrangers ont été sélectionnés. La procédure suivait son cours et une l'évaluation technique a donné le résultat suivant.
Le Parrain, Mounir Ould Ahmed El Hadi, et son bureau ESABR se voyant perdre légitimement le marché, a commencé à s'activer et faire bouger tous ses réseaux d'influence. Il s'était rapproché de l'ancien Ministre de la santé Mokhtar Ould Dahi pour tenter d'annuler la procédure. Il avait crié sur tous les toits pendant des mois que PEP, le membre du groupement gagnant de nationalité tunisienne, était accusé d'avoir falsifier des références en Tunisie. Ces accusations proviennent de Belhadj, l'ancien responsable technique au niveau du FADES et protecteur de ESABR au niveau du FADES. Comment ESABR, qui a créé de toutes pièces le bureau AUB TP en Mauritanie et qui a gagné et exécuté des marchés en son nom peut-il reproché la falsification ? C'est l'hôpital qui se moque de la charité !
Le plan pour s'accaparer le marché est en 2 étapes. La première consiste à annuler la procédure quand le résultat n'est pas en leur faveur en se basant sur l'opacité des procédures du bailleur de fonds arabes. La deuxième étape consiste à relancer la procédure de sélection biaisée qui donnera le résultat escompté. En réalité ceci est leur ultime recourt contre la transparence de la procédure.
Pour la première étape de leur plan, ils se sont appuyés sur la commission de contrôle des marchés publics alors que cette dernière avait validé toutes les étapes du processus d'évaluation, comme nous allons le voir.
En premier, la commission de contrôle avait validé les propositions techniques comme le montre son procès-verbal datant du 19/01/2022.
Validation par la commission de contrôle des offres techniques |
Ensuite la commission de contrôle des marchés publics a validé les offres financières comme le montre son procès-verbal datant du 21/03/2022.
Le marché aurait donc dû être attribué au groupement AL-RABIAH/PEP. Mais ce résultat ne va pas avec les intérêts du puissant lobby d'ESABR.
Grâce au lobby du parrain et de ses réseaux, la commission de contrôle des marchés publics a annulé la procédure sans raison après avoir validé tout le processus comme le montre son procès-verbal datant du 17/10/2022.
Sur le site internet de l'ARMP il n'y a pas de trace d'une quelconque contestation d'un bureau contre la procédure, ni son annulation, ni sa validation. Ce qui soulève de nombreuses questions.
Nous posons légitimement la question suivante à la commission de contrôle des marchés publics : Sur quelle base la procédure a-t-elle été annulée ? Dans son procès-verbal d'annulation, elle ne mentionne aucunement les raisons de cette annulation, surtout qu'elle avait validé toutes les étapes du processus d'évaluation, ce qui aurait dû donner le groupement AL RABIAH/PEP gagnant.
Une fois que la procédure a été annulée injustement au profit de ESABR et son partenaire AL-AMR GROUP, le champ était libre pour que ESABR, le Ministère de la santé, AL-AMR GROUP en complicité avec Ould Jeilani exécutent la deuxième partie de leur plan.
Une nouvelle procédure a été lancée à la hâte et une nouvelle évaluation a été faite et par magie le bureau AL-AMR GROUP est sorti gagnant du marché. La sélection des bureaux participant à l'appel d'offres a été faite dans l'opacité totale. Ils ont enlevé ESABR du groupement pour que la manoeuvre ne soit pas flagrante. De toute façon le travail ne sera pas fait car le bureau saoudien ne se déplacera pas et ESABR est connu pour ne pas exécuter les missions qui lui sont confiées.
Pour annuler la procédure ESABR s'était occupé des interventions en Mauritanie et AL-AMR GROUP des interventions auprès du fonds saoudien qui finance le projet. AL-AMR GROUP est un bureau sans expérience en termes de contrôle d'hôpitaux ni de grandes infrastructures, encore moins à l'étranger.
Le projet vient de perdre 2 ans pour que ESABR et son réseau mette la main sur le contrôle du marché de l'hôpital. Nous savons tous comment finissent les projets contrôlés par ESABR (Voir le nouveau siège du parlement et la liste est très longue).
Il est utopique de croire qu'un marché de cette envergure puisse échapper à l'influence des réseaux puissants qui opèrent sans conséquences, même au prix de compromettre de manière inexplicable les procédures légales, entraînant ainsi un retard de plusieurs années pour un projet vital de notre système de santé. La santé et la vie des malades mauritaniens ne vaut rien aux yeux de ces puissants réseaux qui gangrènent notre administration et qui sont les principaux adversaires de nos infrastructures.
L'édification de l'hôpital universitaire de Nouakchott du roi Salmane semble suivre une trajectoire similaire à celle de l'hôpital Cheikh Zayed à l'époque, avec le résultat désastreux que nous connaissons tous.
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