Route Keur Macène – Port de N’Diago : La honte

Il y a quelques années, le blog Khlawna avait levé le voile sur un scandale routier en Mauritanie : la construction de la route Keur Macène – Port de N’Diago. L’ancien ministre des Transports, Mohamedou Ahmedou M’Haimid, avait annulé la procédure d’attribution officielle une fois terminée, pour offrir en gré à gré, seulement quatre jours plus tard, l’un des lots à l’entreprise BIS TP de Zein El Abidine. Résultat : plus de 2 milliards d’ouguiyas de pertes pour l’État mauritanien. Vous pouvez trouver toute la saga de l’affaire sur notre blog.

Le projet, inscrit noir sur blanc dans le procès-verbal de la commission de contrôle des marchés publics, devait être exécuté en six mois et avait commencé en 2021. Et pourtant, quatre ans plus tard, la route n’est toujours pas achevée.

Le ministre des Transports, en visite sur le terrain en septembre 2025, a assuré que « les travaux avancent normalement » sur le tronçon Keur Macène – Port de N’Diago. Mais comment parler de normalité quand nous en sommes déjà à quatre années de chantier pour un projet prévu sur six mois ? Est-ce du sérieux, ou simplement une solidarité de circonstance entre entrepreneurs ?



Il est utile de rappeler que ce même ministre avait accumulé un retard considérable dans l’exécution de son lot sur la route Tidjikja – Sélibaby, un marché qui risquait la résiliation avant même sa nomination à la tête du département. 

Pourtant, les faits sont implacables : un marché avec plus de trois ans de retard doit être audité et résilié. La route Keur Macène – N’Diago est stratégique pour désenclaver et exploiter normalement le port de N’Diago. 

Quant à Zein El Abidine et son entreprise BIS TP, les preuves s’accumulent : corruption, accaparement de marchés sans capacités réelles, chantiers livrés avec des années de retard et infrastructures défaillantes. Laisser cet opérateur continuer à sévir, c’est hypothéquer l’avenir des infrastructures du pays.

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